50 voitures contre 1000 habituellement sont sorties de l'usine Toyota d'Onnaing
L’usine Toyota d’Onniang près de Valenciennes était à l’arrêt comme en France les autres usines automobiles de mécanique et de montage. Sur les 4 500 salariés du site, deux cents en moyenne ont continué de travailler chaque jour.
Aujourd’hui, ce mardi 21 avril, cette usine de Toyota est la première grande usine automobile à redémarrer en France. Les programmes d’information sur les chaînes de télévision ont largement relayé cette entreprise.
C’est une reprise à petit pas dans un climat de crainte reconnue par tous. Même la CFDT, cautionnant la reprise de l'usine, constate « La peur existe pour tout le monde, ». Et le directeur de l’usine reconnaît : « Nous avons voulu faire un redémarrage progressif pour avoir une atmosphère sereine », et éviter une rentrée non sereine en cas de reprise générale.
Sur les 4 000 salariés de l’usine Toyota à d'Onnaing, entre 400 et 500 ont repris le travail. Et parmi eux une majorité de cadres de production. La production effective ne devait commencer que jeudi pour produire 50 voitures par jour contre 1000 en temps normal. Contrairement à ce que la direction avait d’abord espérée, ce ne sont pas deux, mais une seule équipe (composée d’un mix des trois équipes habituelles) qui sera appelée sur les chaînes de montage avec un horaire de travail de 7 heures à 14 h 50.
Deux masques, dont le port est obligatoire, sont remis chaque jour pour être changés toutes les quatre heures. Sur les lignes de production, certains salariés contraints de se tenir à 1 mètre de distance de leurs collègues porteront des visières, fabriquées sur place par des imprimantes 3D. Comment Toyota a pu se procurer ces masques indispensables.et en quelle quantité ? Le silence de Toyota comme celui des autres firmes automobiles. est complet sur le sujet. Pourtant la pénurie de masques continue pour le personnel soignant assigné à des tâches essentielles et on laisse une firme multinationale gérer ses propres approvisionnements au mépris des priorités de la santé publique.
Seule la CGT dénonce cette reprise de l’activité. « C’est irresponsable et scandaleux, déclare Eric Pecqueur, délégué de ce syndicat. Nous rassembler à plusieurs milliers pendant 8 heures, c’est prendre le risque de relancer l’épidémie. »
Preuve que ce redémarrage très progressif ne rencontre pas l’enthousiasme, Toyota a annoncé lors d’une réunion tenue le 20 avril le maintien des 3 semaines de congés d'été, et les congés posés durant la période du chômage partiel rendus aux salariés.
Cette rentrée très progressive, où ces premiers jours seul 5 % de la production habituelle est effectuée, n’est pas le retour à la normale vantée par les communicants de Toyota et les journalistes qui en reprennent les éléments de langage. Elle témoigne plutôt des difficultés d'une reprise à grande échelle de la production d’automobiles. Pas de production des biens non essentiels tant que le confinement continue, est une revendication toujours d’actualité !