Stellantis Mulhouse : la provocation de la direction a fait exploser la colère

Publié le par NPA Auto Critique Correspondant NPA PSA Mulhouse

Sur le site de Stellantis Mulhouse, cela faisait déjà plusieurs semaines que les problèmes de pouvoir d’achat dus à l’augmentation continue des prix étaient dans toutes les têtes. Après l’annonce des 8 milliards de bénéfice pour les 6 premiers mois, les salariés étaient en attente de la prime PEPA (gilets jaunes), mais également d’une véritable augmentation de salaires. Le démarrage du mouvement sur le site d’Hordain a encore amplifié les attentes.
La CGT, depuis la rentrée, avait également démarré une campagne salaires, par voie de tracts et de réunions, notamment en Logistique et au Montage. Lors de ces prises de parole, on voyait bien que l’attention des salariés était grande, à noter que même les chefs ne faisaient rien pour empêcher les délégués de s’exprimer.
Les débrayages successifs sur le groupe ont contraint la Direction à annoncer une réunion le 27 septembre pour rediscuter de la prime.
Ce matin du 27 septembre, une centaine de salariés dont la moitié d’intérimaires, se sont réunis à la cafeteria du Montage à l’appel de la CGT pour connaître le résultat de la négociation. L’annonce des 1000 euros de prime pour les embauchés et bien moins pour les intérimaires a été ressentie comme une véritable provocation.
Dans l’après-midi, une cinquantaine de travailleurs du Ferrage avaient décidé de débrayer, rejoints rapidement par une vingtaine du Montage puis une vingtaine de Forge et Fonderie pour faire le tour des ateliers.
Pour ne pas laisser l’initiative à la CGT, le syndicat FO qui n’a pas appelé à la grève depuis… 1989 et la CFDT appelaient à la grève avec la CGT pour le lendemain.
Mercredi 28, sur trois tournées, c’est près de 1300 salariés qui débrayaient pendant plusieurs heures, ce qui ne s’était pas vu depuis plusieurs années. Bien sûr ce succès est dû en grande partie à l’appel intersyndical. Dans certains secteurs ce sont tous les embauchés qui ont rejoint la grève, ouvriers professionnels compris. Les chaînes étaient quasi à l’arrêt avec une voiture toutes les 10 minutes. Les salariés ont défilé aux cris de «  Les prix ont explosé, nos salaires sont bloqués, ça ne peut plus durer, ça va péter ! »
Pour la suite, le syndicat FO semble ne plus vouloir appeler, la CFDT dit consulter sa base. Les militants de la CGT essaieront dans les jours qui viennent de continuer la mobilisation. Le ressenti actuel des salariés est que ce gros coup de semonce va rapporter des fruits, alors que pour gagner une vraie augmentation de salaire, il en faudra bien plus à l’échelle du groupe.

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