Trump persiste sur l'automobile

Publié le par NPA Auto Critique

Après la pause ou le revirement annoncé par Trump, l’automobile demeure la seule industrie manufacturière dont les taxes à l’importation aux États-Unis en provenance de tous les autres pays du monde passent de 2 % à 25 %. La mesure est entrée en vigueur le 3 avril pour les voitures automobiles, et le sera d’ici au 3 mai pour les principales pièces.
La moitié des 16 millions d’automobiles vendues aux États-Unis est importée, ce chiffre s’élevant à 60 % pour les pièces. Mexique et Canada sont les premiers touchés car les firmes nord américaines ont intégré à leur espace de production ces deux pays limitrophes. C’est sur un autre continent ce qui se passe avec Renault en Roumanie, Turquie et Maroc. Le déficit commercial des États- Unis pour ce secteur s’explique largement par cette politique dont les firmes nord américaines sont le seules responsables.
Une autre cause du déficit est que les voitures américaines produites aux États-Unis sont tout simplement invendables dans la plupart des autres pays du monde, à commencer par l’Europe. Qui veut acheter ces mastodontes SUV au poids de plusieurs de tonnes et à une consommation supérieures à 10 litres d’essence aux 100 km ?

Dès les premiers jours qui ont suivi les annonces de Trump, les firmes automobiles ont réagi. Stellantis, propriétaire de Chrysler, a annoncé l’arrêt temporaire de la production dans l’usine de Windsor dans l’Ontario au Canada. Un autre de ses usines a été mise à l’arrêt à Toluca au Mexique. Toyota a a suspendu les heures supplémentaires dans une usine au Mexique. Cette hâte interpelle. Même si les politiques de « juste à temps » entraînent une réactivité de plus en plus rapide, les firmes automobiles ont sur-signifié l’impact ces mesures en en faisant supporter les premières conséquences aux salariés.
Ces mesures annoncées pour les États-Unis ont des conséquences pour toute l’industrie automobile mondialisée. L’Europe occidentale connaît déjà un excédent de capacité de production comme en témoignent les fermetures d’usines annoncées en Allemagne par Volkswagen, la sous utilisation des usines Fiat en Italie, et la casse des équipementiers en France. Les voitures vendues ou produites en moins dans un pays ne sont pas compensés ailleurs, et cela dans un contexte où la production mondiale a juste rattrapé son niveau de 93,5 millions de voitures d’avant covid.
Cette pénurie de débouchés est la conséquence des limites qui pèsent sur l’usage de l’automobile dues au fait que c’est l’un des principaux facteurs du dérèglement climatique. Elle exacerbe la concurrence entre firmes et pays-continents. C’est pourquoi l’emploi ne peut pas être sauvé par les mesures de Trump laissant intact le pouvoir de nuisance des firmes actuellement dominantes. Ses promesses de réindustrialisation sont à moyen terme du vent.
Pourtant, Shawn Fein, le président de l’UAW le syndicat américain qui avait organisé la grande grève de l’automobile en octobre 2023 a, sur le site du syndicat, « félicité l’administration Trump d’avoir pris ces mesures. Ces droits de douane sont un grand pas dans la bonne direction pour les travailleurs de l’automobile et la population ouvrière à travers le pays ». Ce soutien, même ponctuel, aux mesures de Trump vaut alerte.
Il nous faut aujourd’hui, face à la concurrence exacerbée, mettre au premier plan une solidarité ouvrière effective. Beaucoup sont en France et en Europe indignés par la politique de Trump et ses barrières douanières. Qu’il réfléchissent à la manière dont les travailleurs du Maroc ou de Roumanie accueilleraient une politique protectionniste d’un gouvernement français visant à fermer des usines mises en place par des firmes françaises. Les relocalisations ici sont toujours des délocalisations ailleurs.
Trump fait manifestement une « fixation » sur l’industrie automobile. C’est autant dû à la part de cette industrie dans le déficit comptable du commerce extérieur des États-Unis qu’au rôle politique de cette industrie pourtant déclinante. Raison supplémentaire pour combattre ici et partout les choix de Trump.

 

La traduction de l'aticle publié sur le site des caamrdes  de Against the CirrentDans cet article. Nous parlons uniquement entre notre nom
La direction de l’UAW devrait revenir sur sa déclaration de soutien à Trump sur les taxes douanières et le protectionnisme et devrait faire appel à la solidarité internationale des travailleurs en organisant un parti du travail et en appelant à une grève générale.
La déclaration de l’UAW a raison de rejeter le « libre-échange ». Le « Libre-échange » appliqué par lecapitalisme et de l’impérialisme aboutit à expulser plus de travailleurs du marché du travail.. Mais les taxes douanières et le nationalisme ne sont pas meilleurs pour les travailleurs. Les taxes douanières augmentent les prix pour tout le monde, en particulier les travailleurs et les pauvres. Les guerres tarifaires peuvent conduire à des dépressions économiques et à des guerres armées.
La déclaration de l’UAW est erronée au sujet de Trump. Il est profondément anti-syndicaliste. Il a paralysé le Conseil national des relations de travail. L’allié de Trump, Elon Musk de SpaceX s’est associé à Amazon pour déclarer illégale l’agence chargée de veiller au respect du droit syndical
La tentative opportuniste de la déclaration de l’UAW pour se rapprocher de Trump ne fonctionnera même pas. Trump exige une allégeance complète à lui et à ce qu’il fait.
La récente déclaration de l’UAW est un coup porté à la solidarité internationale des travailleurs. Les travailleurs mexicains et canadiens ne sont pas mentionnés malgré les effets des mesures de Trump.sur eux . L’UAW a pourtant des relations d’alliance acec ces camarades syndiqués. Au lieu de solidarité, l’esprit de la déclaration est en ligne avec le nationalisme « America First » de Trump.
Lorsque Victor Reuther était à la tête du département international de l’UAW, celle-ci était un peu internationaliste en matière de politique commerciale, plus que protectionniste. Puis vint le temps où l’UAW minée par la corruption cessa de combattre véritablement les politiques patronales

De nombreux membres de l’UAW pensaient que nous avions commencé à nous débarrasser des politiques syndicales néolibérales en élisant le Comité exécutif international actuel, avec campagne menée par l’UAWD (l’UAW pour la démocratie)

Dans des interviews et des discours, le président de l’UAW, Shawn Fain, a indiqué que la migration de sa famille du Sud vers l’Indiana pour trouver du travail était semblable à celle des immigrants qui s’installent aux États-Unis. La récente déclaration de l’UAW va à l’encontre de cet esprit de solidarité internationale. L’unité et l’action au-delà des frontières sont la clé du pouvoir des travailleurs - avec des demandes comme 30 heures de travail pour 40 heures payées (« 30 pour 40 ») pour créer des emplois.

 

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