Contre la fermeture de l'usine Freescale ex Motorola : un appel du NPA Toulouse pour construire un large soutien
Ce matin, 13 octobre 2011, à 11 heures, l’intersyndicale CGT-CFTC Freescale a tenu une conférence de presse en présence d’une dizaine de journamistes de la presse locale et nationale. En son nom, Eric Hirson, secrétaire de la CGT Freescale a fait la démonstration, dossier de presse à l’appui, que la fermeture du site était pure aberration et gaspillage quand l’entreprise tourne à plein régime, voit son chiffre d’affaires à juin 2011 progresser de 60 % par rapport à juin 2010, sortir 40 millions d’euros de bénéfices en 2009, 20 millions en 2010, autant au prévisionnel 2011… tout en licenciant plus de 800 travailleurs de la fabrication… et en embauchant jusqu’à 580 intérimaires (juin 2011) pour répondre à la « demande de ses clients »… pour des produits, paraît-il, obsolètes. Il a affirmé la détermination de l’intersyndicale à mobiliser les travailleurs de l’entreprise pour l’embauche immédiate des intérimaires en CDI, le maintien du site et la sauvegarde de tous les emplois.
La Fédération métallurgie de la CGT, présente avec son Union régionale, a apporté son soutien à l’intersyndicale de Freescale, et dénoncé la politique du gouvernement de désindustrialisation du secteur des composants électroniques, en prenant l’exemple de ST-Microelectronics.
Et Gisèle Vidallet, pour l’UD CGT 31, a mis en garde tous les décideurs de la Région et du Département sur la tendance lourde à la mono-industrie de l’aéronautique, après la quasi-disparition de la chimie à la suite de l’explosion de l’usine AZF, les coups portés à l’automobile, avec la fermeture de Molex, les menaces sur Continental et la volonté des patrons de Freescale de fermer le site toulousain.
A la question posée par un journaliste sur le soutien des « politiques », les syndicalistes ont répondu qu’ils attendaient toujours qu’ils prennent leurs responsabilités.
Pour sa part, le NPA 31, présent sur place, les a prises, proposant qu’à l’initiative des travailleurs de l’entreprise et sous leur contrôle, se constitue un comité de soutien unitaire de toutes les formations syndicales, associatives et politiques de la Région, et a renouvelé son objectif d’une loi de « réquisition sous le contrôle des travailleurs » des sites « profitables » dont les patrons licencient. Ci-après, sa déclaration, signée de Myriam Martin, porte-parole nationale du NPA, et Philippe Poutou, candidat à l’élection présidentielle du parti.
La discussion sur cet objectif de lutte concrète, unitaire, pour le maintien du site de Freescale et la sauvegarde de tous ses emplois se poursuivra avec toutes et tous les syndicalistes et militants associatifs et politiques toulousains qui le souhaiteront lors du meeting toulousain de lancement de la campagne électorale du NPA, le 20 octobre prochain, où, invitée (voir l’invitation en pièce jointe), l’intersyndicale CGT-CFTC Freescale prendra la parole.
Solidarité avec les travailleurs en lutte et l’intersyndicale CGT-CFTC de Freescale
Le NPA 31 apporte tout son soutien aux travailleurs et à l’intersyndicale CGT-CFTC de Freeescale en lutte pour le maintien du site et la sauvegarde de tous les emplois, en commençant par l’embauche en CDI des centaines d’intérimaires recrutés depuis deux ans et demi par la direction de l’entreprise pour faire face à l’accumulation de stocks de « galettes » 6 pouces, « à la demande de ses clients », prétend-elle.
Il paraît, d’après la Direction départementale du travail, qu’un patron qui, en même temps qu’il licencie au total en trois ans 1 056 travailleurs sédentaires en CDI (en deux PSE, CPG et Fab), ayant prévu depuis le 23 avril 2009 la fermeture de l’entreprise toulousaine, en embauche près de 450 autres sur des contrats précaires n’agit pas dans l’illégalité. Dont acte. Denis Blanc n’est pas un voyou. S’il ne l’est pas, lui, c’est la loi qui l’est. Car, au bout du bout, ce que Denis Blanc met en œuvre légalement, ici à Toulouse, c’est la régression sociale, l'instauration d'un contrat individuel de travail de « mobilité professionnelle », résiliable à tout moment au bon valoir des patrons, que le Medef de Mme Parisot veut voir se généraliser partout. La preuve, voilà que les premiers intérimaires ayant effectué une première mission de 18 mois sont de nouveau embauchés après une période dite « de carence » de 6 mois.
Et comment accepter le désastre écologique que nous prépare Denis Blanc et ses patrons d’Austin en plus du désastre humain. Car qui d’autres que les ouvriers, ingénieurs, cadres et techniciens de Freescale Toulouse – sédentaires et intérimaires –, avec leur savoir-faire professionnel accumulé depuis cinquante ans, sont les mieux à même de mener à terme la réindustrialisation du site pour la production des « galettes » 8 pouces nécessaires aux nouvelles lignes de fabrication des véhicules hybrides et électriques non polluants ? Au lieu de quoi, les patrons de Freescale ont programmé une friche industrielle dont le démantèlement et la dépollution seront, comme toujours, abandonnés à la charge des contribuables.
C’est clair, le combat des travailleurs et de l’intersyndicale CGT-CFTC de Freescale nous concerne toutes et tous, et pour les dizaines d’années à venir. Leur victoire sera celle de tout le monde du travail. Leur défaite serait notre défaite à toutes et tous.
C’est pourquoi le NPA 31 propose, si les travailleurs et l’intersyndicale de Freescale en sont d’accord, la constitution d’un comité de soutien regroupant toutes les organisations syndicales, associatives et politiques toulousaines, hautes-garonnaises et midi-pyrénéennes qui s’engagent à les appuyer jusqu’au bout, comme cela s’est fait et a été payant pour le maintien du site et des emplois à l’usine Ford de Blanquefort.
Le NPA 31 en appelle aux partis politiques de gauche, sans attendre les élections présidentielle et législatives de 2012 – parce qu’il y a urgence, Denis Blanc a programmé la fermeture du site en décembre 2011, au plus tard début 2012, prétendent certains –, pour qu’ils déposent au parlement et au sénat une proposition de loi d’interdiction des licenciements dans les entreprises « profitables » que les patrons liquident dans le seul but d’accumuler toujours plus de superprofits. Qu’il s’agisse de la « mise sous tutelle du TGI des entreprises qui font du profit et licencient », comme l’a énoncé Martine Aubry, du PS, en août 2009, de « mise sous séquestre des biens des patrons qui enfreignent la loi », comme l’ont avancé le PCF et le Parti de Gauche de Midi-Pyrénées en octobre 2009, ou de « réquisition des sites sous le contrôle des travailleurs », comme le formule le NPA, les propositions ne manquent pas.
Passons aux actes contre le patronat et la droite. Ne restons pas l’arme au pied, comme nous l’avons hélas fait lorsque les Molex, en grève, avaient pris le contrôle de leur entreprise en juillet-août 2009, surveillant le stock de pièces et l'outil de travail dont ils revendiquaient la « restitution négociée aux salariés ».
Et pour financer un plan ouvrier de réindustrialisation du site de Freescale Toulouse sous le contrôle de ses salariés, commençons par faire rendre gorge à ses patrons parjures. La Ville de Toulouse, le Département de Haute-Garonne, la Région Midi-Pyrénées – que la loi de 2004 rend maître d’œuvre du Schéma régional de développement économique – doivent exiger le remboursement des millions de francs et d’euros d’aides et subventions généreusement accordés depuis cinquante ans pour que les patrons de Motorola puis de Freescale maintiennent l’emploi sur le site. Et que les sommes récupérées soient versées dans un Fonds régional pour l’autogestion ouvrière à la disposition des producteurs de Freescale, les seuls créateurs des richesses de l’entreprise, qui n’ont aucunement besoin des capitalistes de la multinationale d’Austin pour faire tourner l’usine quand ceux-ci ne sont rien sans leur travail.
pour le NPA,
Myriam Martin, porte-parole nationale,
Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle