Renault : toujours des niveaux inégalés de profit

Publié le par NPA Auto Critique

Le résultat net du groupe Renault, c’est à dire le bénéfice, a atteint 3,3 milliards d’euros en 2018. Moins qu’en 2017 où le résultat avait atteint 5,2 milliards d’euros. Mais pas moins en terme d'exploitation du travail salarié.Chez Renault mais aussi chez toutes marques du groupe avec notamment Dacia et Autovaz.

Plus des deux tiers de cet écart est dû à la baisse de contribution de Nissan, c’est à dire des dividendes que Renault tire des actions possédées chez Nissan Cette contribution Nissan est en effet passée de 2,8 à 1,5 milliard d’euros.

Il est souvent répété que l’alliance Renault Nissan pilotée par Ghosn a d’avantage profité à Nissan C’est incontestable en terme de production et de ventes où la production mondiale de Nissan est devenue le double de celle de Renault alors qu’elles étaient équivalentes il y a quinze ans. Mais en terme financier c’est l’inverse. Renault, grâce aux 43 % d’actions possédées, a pompé les profits de Nissan pour l’enrichissement personnel de Ghosn mais aussi pour les actionnaires publics et privés de Renault dont les dividendes – ce fric gagné en dormant- n’ont cessé d’augmenter.

Dans ces liens financiers croisés entre groupes de nationalité différente, le pire pour les travailleurs serait de choisir un camp. Travailleurs de Nissan comme de Renault ont autant de raisons de dénoncer les politiques de leurs directions patronales fondées dans tous les cas sur la recherche du profit maximum contre l’emploi et la hausse des salaires.

Plus que les bénéfices, c’est la marge opérationnelle qui est l’indicateur dont les variations se rapprochent le plus de celles du taux de profit, mesure de l’exploitation des travailleurs. La marge opérationnelle de Renault – au niveau du groupe avec toutes ses marques et les filiales financières- a atteint en 2018 3,61 milliards d'euros, soit 6,3% du chiffre d'affaires, contre 6,6% en 2017. Et les dividendes versés aux actionnaires sont égaux à ceux de l’année précédente, 32,55 euros par action

Ce sont des niveaux les plus hauts de l’histoire de Renault. Jamais l'écart avec la marge opérationnelle réalisée chez Nissan (3,7%) n'avait été si important. L’exploitation des travailleurs n’y a donc  jamais été aussi élevée. Encore plus intense que chez Nissan ! Et ce sont les propres chiffres de Renault qui l’attestent.

 

 

 

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